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LE VILLAGE DE DIAGLE



Article publé sur www.senbataxal.com - Rubrique Dossiers > Gros Plan









Dis- moi où se trouve Diaglé ?


Situé dans le département de Fatick, dans la communauté rurale de Mbellacadiao le village de Diaglé est une bourgade nichée à 14 km de la ville de Fatick et à 169 km de Dakar. Le village de Diaglé compte 279 ménages, soit 2 800 âmes. Les villageois s’adonnent à l’agriculture, principalement le mil et l’arachide, et à l’élevage. Le maraîchage occupe aussi une place de choix dans ce village sérère où « tout le monde est cousin » et où le commerce est peu développé. Zoom dans un village ou l’Association AlEDD est en train d’initier de belles choses pour modeler le paysage, boosté l’économie et façonné l’identité du terroir.



1- UN NOUVEAU COLLEGE D’ENSEIGNEMENT GENERAL A DIAGLE

L’association ALEDD a conduit de nombreux projets de solidarité dans le village de Diaglé, dans le département de Fatick. A son actif, la rénovation de salles de classe de l’école primaire. La prise en charge totale des fournitures à l’ensemble des élèves du primaire et du préscolaire.


ALEDD avait notamment soutenu beaucoup de projets dont l’équipement de la case de santé du village. Cette année, l’association projette de construire un collège d’enseignement général dans le village pour accueillir les élèves de Diaglé et des villages environnants comme Tagdiam, Mbouma, etc. Participation de l’association


Le projet d’ensemble prévoit la construction d’un bâtiment de 2 classes électrifié et équipé. La dotation de ALEDD, qui tourne autour de 12 800 000 F, a permis en particulier la construction d’un nouveau collège pour la rentrée 2017-2018.



2- NGOR DIOP – DIRECTEUR DE L’ECOLE DE PRIMAIRE DE DIAGLE


Le village de Diaglé est niché dans la communauté rurale de Mbellakadiao, dans le département de Fatick.


Décryptage…


Privée catholique en 1961

« L’école primaire du village de Diaglé a été créée en 1961 comme privée catholique. C’est en 1981 qu’elle a été érigée comme établissement public. C’est une école qui compte sept salles de cours dont une classe préscolaire à l’élémentaire. Son effectif est de 319 élèves, dont 147 filles. »


Taux de réussite

« L’année dernière, nous avons eu un excellent taux de réussite avec un pourcentage de 79,41 % au Certificat d’études primaires élémentaires (Cepe). Ce taux de réussite s’explique par le concours considérable que nous apporte le tandem Guillaume –Sylvain. Il intervient à tous les maillons de la chaine afin de permettre une bonne performance des élèves, tant sur le plan éducationnel, santé et social surtout. C’est en 2014 que cette association à but non lucrative, a été mise sur les fonts baptismaux. L’objectif que s’est fixé l’association est de venir en aide aux enfants du village de Diaglé. »


Aledd

« Depuis sa création, elle intervient dans différents compartiments de l’école. Elle prend en charge la totalité des fournitures scolaires des élèves du préscolaire élémentaire jusqu’à la classe de Cm2.Il faut reconnaître que depuis que l’association a été créée, aucun élève n’achète plus de stylo ; tout est fourni par ALEDD avec le concours de leur valeureux tandem Guillaume et Sylvain. »


Cantine scolaire

« Une aubaine pour les élèves. Quand nos bailleurs ont su qu’il est difficile pour les enfants de faire des va-et-vient après la classe pour aller chez eux se restaurer ensuite reprendre le chemin de l’école sous un soleil chaud. La cantine scolaire permet aux élèves de se restaurer sur place. Ils appuient la cantine au moment où le Programme alimentaire mondial est parti (Pam). Mieux, toute la totalité de la cantine a été prise en charge par eux : l’approvisionnement en riz et en huile pour garantir un repas chaque midi à tous les élèves pendant toute l’année scolaire. Non seulement pour l’école de Diaglé mais aux écoles environnantes comme Tagdiam, Mbouma et d’autres écoles qui en formulent la demande. »


Partenariat avec Aledd

« Il ne se limite pas seulement avec l’école, mais à toute la communauté de Diaglé. Depuis 2012, nous avions demandé la création d’un collège, mais nous n’avions pas eu satisfaction. Nous comprenons bien l’Etat, il y a les abris provisoires. Et l’Etat voudrait les résorber. Pour ce qui est de la construction du collège, Aleed nous a aidés dans ce sens avec un bâtiment qui aura trois salles de classe et deux bureaux pour commencer. Nous avons débuté ce collège avec une main-d’œuvre locale de la communauté. Avec l’appui d’ALEDD qui a fourni tous les matériaux de construction, la communauté a aussi apporté sa pierre. Et l’entrepreneur qui construit le collège l’a fait sans bourse délier. »


Autorisation du collège

« Si le plus difficile a été fait, à savoir l’érection d’un collège, il nous reste l’autorisation de la tutelle, afin que des équipements puissent nous parvenir et qu’un personnel nous soit affecté dès la rentrée prochaine. »

Corps professoral

« Pour accompagner la réussite des élèves en leur mettant dans une dynamique de performance, le village de Diaglé s’est doté d’un corps professoral dévoué. »

Classe de CM2

« C’est la classe qui est prise par tous les enseignants pour apporter leur concours et leur savoir- faire. C’est la raison pour laquelle chaque année nous avons un taux de réussite de 80 %. »


Comité de gestion de l’école

« A partir de janvier, de chaque année, le comité de gestion prend en charge les cours de renforcement moyennant une somme pour permettre aux enseignants de faire le « thé » lors des pauses. »

La discipline clé de réussite

« A l’école, nous avons instauré un code de discipline à tous les maillons de la chaine. D’abord nous-mêmes les enseignants, nous devons donner le bon exemple pour que les élèves puissent s’identifier à nous. La preuve nous sommes dehors vous n’attendez aucun bruit. Ils sont tous confinés à leur tâche. La discipline à l’école, c’est notre gage de réussite, nous ne tolérons aucune dérive. »



3- LA OU ALEDD INTERVIENT, « LES ELEVES REUSSISSENT »


Outre la construction de classes et de sanitaires, ALEDD envisage de raccorder l’école à l’eau et à l’électricité sous peu de temps. Des salles de classe ont été rénovées. Un collège est en train de sortir de terre sur une superficie de 1,5 ha. Le financement est assuré par des dons collectés en France et ailleurs Comment accepter que la construction d’un collège, domaine régalien par excellence, soit assurée par de bonnes volontés ? « C’est un drame que l’Etat ne le fasse pas, bien sûr. Mais on ne peut pas rester les bras croisés ». L’association ALEDD travaille en bonne intelligence avec les responsables du ministère de l’Education nationale en charge des différentes zones qui composent le département de Fatick.

« Les moyens de l’Etat sont limités, d’après le directeur de l’école primaire Ngor Diop. Ce qui compte, c’est que les élèves réussissent. Et dans les écoles où ALEDD intervient, je peux vous assurer que c’est le cas ».


« Faire sortir nos enfants de là »

Dans le village de Diaglé, le combat que mènent les parents, c’est d’assurer une bonne éducation aux enfants. Chaque année, une fête est organisée pour récompenser les meilleurs élèves. Les lauréats ambitionnent qui d’être médecin, avocat, chef d’entreprise et… professeur. Le secret de ce succès : la dynamique locale.


Si certaines filles ont fait leur premiers pas à ici, c’est parce que des mamans, désespérées de voir leurs enfants laissés pour compte, y militaient déjà pour leur école. « Certains ne voyaient pas trop l’intérêt de notre action… Petit à petit, ils ont commencé à y croire. Et aujourd’hui, des dizaines d’enfants arrivent des environs », explique le président de l’association de parents d’élèves.

A Diaglé, l’école est devenue importante pour tout le village ! Il n’y a qu’elle qui puisse faire sortir les enfants de l’ignorance.



4- DANS LES COULISSES DE LA CANTINE


La cantine de l’école, la fierté du village de Diaglé !

A la cantine, le repas offert aux enfants, du riz au poisson dit « thiébou djeune », est tout simplement délicieux, de l’avis des potaches. Les enfants attendent devant la porte pour se faire servir, toujours en rangs, les plus petits devant et les grands derrière. Ils mangent dans la cour, sur de petits bancs prévus à cet effet ou à même le sol, selon leur humeur…


Les résultats ne se sont pas faits attendre : finis les malaises, les enfants sont en bonne santé et redoublent d’ardeur en classe. Et pour ne rien gâcher, les parents affluent en masse pour inscrire leurs enfants pour la rentrée prochaine.


Restauration scolaire

Chaque jour, l’équipe de la cantine dirigée par Mme Diop prépare 300 repas quotidiens. Des recettes innovantes permettent de proposer des repas variés dans le respect de l’équilibre nutritionnel des enfants. Et puis, il y a la méthode, qui donne à réfléchir : les menus sont établis chaque jour, en fonction de la maturité des légumes locaux.


Education à tous les étages

Au cœur de la cantine, il y a la sensibilisation des élèves à une alimentation de qualité. « On a des animateurs qui accompagnent les enfants au cours du repas, il y a un gros projet à l’alimentation durable, à l’alimentation de qualité. Les enfants savent que les produits viennent majoritairement des potagers du village ».


Selon Mme Diop, « les légumes occupent une place de choix dans nos plats. Nous avons toujours privilégié les légumes nous avons même augmenté la part de celles-ci afin que les enfants s’y habituent ».

Education au goût, éducation à la responsabilité, éducation à l’environnement, éducation à la citoyenneté, éducation à la nutrition, à la santé… « C’est un projet global. Les enfants apprécient, sont sensibles et savent pourquoi ils mangent bien».

Les habitants du village de Diaglé se mettent aussi à changer leurs habitudes : 66% des parents d’élèves déclarent avoir changé leurs habitudes culinaires, en consommant plus de légumes, avoue le chef du village.



PORTRAIT DE MAME DIOP


Une institutrice « reine des fourneaux »

Elle mitonne tous les jours des repas pour les enfants, en privilégiant le «bien manger». Institutrice de formation, Mme Diop commence sa journée dès les premiers rayons du soleil…

Sa journée commence dès les premiers rayons du soleil. Elle c’est Mme Diop responsable de la cantine de l’école de Diaglé. Instructrice de fonction, elle s’est passionnée pour la cuisine. Avec ses deux fourneaux améliorés, Mme Diop mitonne le repas quotidien des élèves de l’école primaire de Diaglé. Elle surveille les élèves, coupe le poisson des petits, porte les bols des plus maladroits, recadre les grands, vérifie que tout le monde a bien mangé. C’est un moment qu’elle aime bien, car il lui permet de voir les élèves, les siens et les autres, dans un autre cadre que celui de la classe, d’échanger.


« J’arrive tôt à la cantine. Je vérifie si tout est en place. Ensuite, je discute avec mes assistantes pour le menu que nous proposons aux élèves. Depuis que la cantine a été installée, toutes les bonnes volontés s’activent autour. C’est vous dire que la cantine est une aubaine pour les élèves de Diaglé ». Le menu tourne autour « du riz au poisson ou poisson fumé que nous préparons tous les jours du lundi au vendredi. Les enfants mangent de tout ce que nous leur donnons à l’heure du repas », nous affirme Mme Diop.

Et comment elle gère le comportement des élèves durant le service ? Elle nous souffle : « Ils sont gentils et disciplinés. On leur donne les bases du comportement autour d’un bol ou à table, comment se tenir. D’abord se laver les mains proprement avant de manger ensuite manger calmement. » Et tout les jours, « le repas que nous distribuons est fini ».



5- DECOUVERTE DE DIAGLE


Une localité active, mais laissée à elle-même


Situé dans le département de Fatick, dans la communauté rurale de Mbellacadiao le village de Diaglé est une bourgade nichée à 14 km de la ville de Fatick et à 169 km de Dakar.

Le village de Diaglé compte 279 ménages, soit 2 800 âmes. Les villageois s’adonnent à l’agriculture, principalement le mil et l’arachide, et à l’élevage. Le maraîchage occupe aussi une place de choix dans ce village sérère où « tout le monde est cousin » et où le commerce est peu développé.

Par contre, l’élevage est répandu dans cette localité. L’infrastructure dans ce village est assez sommaire même si récemment, on a relevé une certaine amélioration. Dans cette zone, l’accès à l’eau potable est également très difficile. Les populations laissées à elles-mêmes, sont le plus souvent confrontées à l’accès à l’eau potable et à un déficit d’assainissement. Elles se débrouillent néanmoins et parviennent à s’en sortir grâce aux puits et forage dont elles désinfectent l’eau. Le forage couvre le village. Les populations de Diaglé pratiquent la culture vivrière dont la majeure partie est consommée sur place. La santé est aussi un objet de préoccupation avec un seul poste de santé et une sage- femme.


Malgré les centaines d’âmes qui s’y réveillent, le village de Diaglé n’est pas encore à l’ère de la modernité.


Il n’a pas d’électricité. Les cases au toit de chaume qui servent de domicile sont éloignés les unes des autres.


ENCADRE

L’école, un sanctuaire pour le citoyen de demain

Si l’acquisition des fondamentaux est essentielle, l’école doit aller au-delà : elle doit transmettre des « savoir-faire », et des « savoir-être». A l’école primaire publique Diaglé, dans la communauté rurale Mbellacadiao dans le département de Fatick, on forme ainsi les citoyens de demain : autonomes, responsables et acteurs de la société.


Depuis quelques années Aleed coordonne un vaste programme de développement dans le village de Diaglé, en étroite collaboration avec la population locale. Le premier volet de ce programme fut la scolarisation totale des enfants de Diaglé et des villages environnants. Chaque année, une nouvelle salle de classe est ouverte, avec pour but de couvrir, à moyen terme, le cycle élémentaire. L’objectif est d’amener à la scolarisation un maximum d’enfants, mais aussi d’être attentif aux besoins divers d’un village en voie de développement et d’inciter les gens à prendre en main l’avenir de leur localité. Par le biais de l’école, des notions d’hygiène sont transmises aux enfants. Un poste de soins d’urgence a été installé.



6-DISTRIBUTION DE FOURNITURES SCOLAIRE


Une aubaine pour les élèves

Cette action louable a été accueillie avec une émotion certaine par les parents des élèves concernés, qui ont vu ainsi leurs enfants dotés des fournitures nécessaires pour affronter la nouvelle année scolaire.

Mettant à profit la rentrée scolaire, l’association Aledd qui signifie « Aider les enfants de Diaglé » s’illustre chaque année dans la distribution des fournitures et de trousseaux complets aux élèves et aux instituteurs de l’école primaire de Diaglé.


Cette action, qui vient s’ajouter aux nombreuses autres inscrites à l’actif de l’association depuis sa création en 2014, a été accueillie avec une émotion certaine par les parents d’élèves. Tout heureux, le chef de village a tenu à « exprimer notre gratitude au tandem Guillaume et Sylvain, qui ont fait acte de solidarité agissante à l’endroit des familles, qui peinaient à faire face aux frais de scolarisation de leurs enfants chaque année. Du fond du cœur, nous leur disons merci pour avoir contribué pour le développement de ce village. Depuis leur arrivée, ils rendent le sourire aux élèves de notre chère école ».


Et d’ajouter : « La réussite de cette opération encourage les habitants du village à retrousser les manches pour le développement de Diaglé. Aller de l’avant et faire rayonner ce village au niveau de sa communauté rurale c’est le défi que s’est lancé le tandem Guillaume-Sylvain. Il faut reconnaître que depuis qu’ils sont là, Diaglé se distingue de plus en plus. Ils ne cessent de multiplier les initiatives allant dans le sens de la modernisation de l’école et la prise en charge totale des élèves. »



7- CASE DE SANTE DE DIAGLE


La santé pour tous

Dans la pyramide sanitaire sénégalaise, la base, ce sont les cases de santé. Elles doivent répondre à une série de critères et bénéficient notamment d’agents de santé communautaire qui sont à même de prendre en charge des soins de base et surtout de rediriger les cas plus grave vers une structure mieux équipée. La case gère un matériel très simple et peu fourni. Souvent, c’est une simple pièce dans une case traditionnelle.


L’objectif que se fixe ALEDD en créant la case de santé de Diaglé est prendre en considération l’ensemble des problèmes de santé des populations, pour améliorer les conditions de vie. Pour le village de Diaglé, comme pour d’autres villages en développement, le rôle de la planification sanitaire s’avère essentiel pour le développement socio-économique. Avec le projet d’ALEDD en matière de santé , l’association compte de tenter en mettant en place une offre de santé équitable et accessible à l’ensemble de la population pour soigner et soulager les états de maladie ou d’infirmité, et plus largement pour assurer un état de bien-être physique, mental et social.


A en croire le chef de village « Dans le contexte de faibles ressources des pays en développement, les zones urbaines sont mieux équipées que les milieux ruraux. Mais les espaces urbains sont également caractérisés par de grandes inégalités de niveaux de vie et par de fortes disparités d’offre de services collectifs comme les services de santé. En particulier, les populations pauvres, les plus vulnérables face à ces inégalités, ont besoin de vivre dans un environnement leur permettant d’accéder aux équipements sanitaires, ce qui est loin d’être toujours le cas dans notre village ».


Avec ALEDD l’accès pour tous à la santé est devenu un axe de développement primordial pour les élèves. En améliorant la santé des élèves et de leurs familles grâce à l’enseignement de bonnes pratiques au quotidien avec une amélioration sanitaire durable de toute la région.



8- LE PROJET KAF


C’est une céréale à forte valeur nutritive et énergétique qui regorge de multiples bienfaits. Cette variété de mil pousse sur les terres arides et saline du Saloum et du village de Diaglé. Fibreuse, le mil a une forte teneur en protéines , en vitamines et en nutriments essentiels.


Avec l’érection d’une meunerie celle-ci permettra aux femmes du village de faire moudre leur produit et leur évitera de faire des dizaines de kilomètres au niveau des villages voisins. C’est un projet qui permet de créer une entité financièrement autonome , à l’avenir cette entité va financer les projets existants mais également des projets futurs et connexes .



Texte : Limamoulaye NDIONGUE & Photos : Sylvain ALVERGNAT



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